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AMT: Le discours de Saïed représente une ingérence dans la justice

Le bureau exécutif de l’Association des magistrats tunisien (AMT) a considéré, dans un communiqué, que la magistrature a subi d’énormes pressions, après les récentes arrestations qui ont ciblé activistes politiques, magistrats, avocats, syndicalistes et journalistes et que ces arrestations étaient accompagnées de menaces par le président de la République, Kais Saïed et ses partisans envers les juges chargés de ces dossiers.

L’AMT a mis en garde contre le danger des discours du chef de l’Etat qui représentent, une ingérence dans la justice et une atteinte aux principes de séparation des pouvoirs, aux normes du procès équitable et à l’indépendance du pouvoir judiciaire.

L’association a appelé le président de la République et les composantes du pouvoir exécutif à respecter l’indépendance de la magistrature et ses prérogatives constitutionnelles et légales et à cesser les ingérences dans son travail, les menaces et la pression politique sur les magistrats.

L’AMT a, également, appelé le ministère de la Justice à mettre fin aux représailles contre les juges et à l’instrumentalisation de l’inspection générale pour les harceler, sur fond de leurs décisions.

Elle a, en outre, exhorté les juges à faire preuve d’indépendance, de neutralité et de courage et à appliquer la loi à tous sans céder aux menaces, aux pressions et aux consignes, quelle que soit la source.

Elle a, par ailleurs, dénoncé le mutisme et la nonchalance du Conseil provisoire de la magistrature par rapport à la situation lamentable du pouvoir judiciaire, après la révocation des magistrats de la part du pouvoir exécutif, le refus d’appliquer les verdicts du Tribunal administratif et l’engagement de poursuites judiciaires à l’encontre de certains juges révoqués.

L’Association des magistrats tunisiens a aussi invité les organisations nationales et internationales et les composantes de la société tunisienne à soutenir l’indépendance de la magistrature et à protéger les juges indépendants qui travaillent sous la menace de la révocation.